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Aller au-delà des solutions de court terme : Anthony Chapoto sur la résilience rurale en Zambie

Lors de la conférence Renforcer la résilience rurale : l’expérience de la Zambie et les voies émergentes, Anthony Chapoto, Directeur exécutif du African Network of Agricultural Policy Research Institutes (ANAPRI), a prononcé un discours qui alliait métaphores parlantes, données factuelles et défis politiques clairs.

Ses recherches portent sur le développement agricole, la transformation des systèmes alimentaires, le changement climatique et les ressources naturelles, la technologie agricole, la productivité, la commercialisation des petites exploitations ainsi que les marchés et politiques alimentaires. Cette expertise a marqué son intervention, qui a abordé à la fois les opportunités de la Zambie et le contexte africain plus large.

À travers la métaphore d’une voiture et de grues tombant dans l’eau, il a montré comment certaines solutions mal conçues peuvent créer des problèmes encore plus graves. Il a souligné que l’Afrique dépend trop souvent d’un appui extérieur et de cadres comme le Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (PDDAA), qui eux-mêmes reposent fortement sur des organisations internationales pour leur financement et leur mise en œuvre. La véritable résilience, a-t-il affirmé, exige un leadership et une appropriation africains.

À partir des données zambiennes, Chapoto a souligné plusieurs faits souvent sous-estimés :

  • La pauvreté est partout : 64 % des Zambiens sont chroniquement pauvres, dans toutes les provinces.

  • Dividende démographique ou bombe : avec plus de 60 % de la population âgée de moins de 25 ans, l’absence d’opportunités crée un risque d’instabilité.

  • Paradoxe agricole : la majorité des agriculteurs sont limités par le manque de terres, de liquidités et d’accès au financement.

  • Réalité du maïs : plus de 60 % des producteurs de maïs sont acheteurs nets. Des politiques de prix élevés favorisent les grands producteurs mais pénalisent la majorité.

Il a rappelé la sécheresse dévastatrice de 2024, qui a touché près de 10 millions de personnes et 1,1 million de ménages. Les données montrent que les zones à risque de catastrophes en Zambie restent les mêmes au fil du temps, mais les réponses restent réactives. Chapoto a plaidé pour des politiques adaptatives, fondées sur des données, qui investissent dans l’irrigation, les infrastructures et la résilience plutôt que dans des subventions à court terme.

Citant le prix Nobel Arthur Lewis, il a rappelé que l’Afrique ne peut pas simplement importer la science appliquée : sans investissement en recherche et développement, les solutions locales restent invisibles. Ses réflexions finales ont posé trois questions pressantes :

  • Comment dépasser les programmes politiquement opportuns pour investir à long terme ?

  • Comment institutionnaliser des politiques adaptatives face aux risques climatiques et aux catastrophes ?

  • Comment surmonter les déséquilibres de pouvoir entre institutions, marchés et systèmes de connaissances ?

En citant Albert Einstein — « On ne peut pas résoudre nos problèmes avec la même logique qui les a créés » — Chapoto a exhorté les décideurs et les praticiens à repenser les priorités et à diriger les ressources vers ceux qui en ont le plus besoin.

« Nos politiques donnent plus de ressources à ceux qui peuvent déjà cueillir les fruits, et très peu à ceux qui ne le peuvent pas. Travaillons ensemble pour changer cela. » — Anthony Chapoto

🎥 Regardez le discours complet ci-dessous.

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